Il y a de cela dix jours, nous célébrions l’Ascension de notre Seigneur au ciel. Ce jour-là, Jésus ressuscité s’était manifesté aux Onze qui vivaient des sentiments mêlés d’adoration et de doute. Il leur signifiait qu’Il allait les laisser, mais leur promettait d’être avec eux d’une autre manière, et cela jusqu’à la fin des temps. Cette absence du Christ est le signe manifeste qu’Il laisse désormais à ses disciples, le soin d’achever la mission qu’Il a Lui-même commencée.
Cette mission, consiste à faire entrer toutes les nations dans le royaume par le baptême : ‘‘allez donc! De toutes les nations, faites des disciples, baptisez-les au nom du Père, et du Fils, et du Saint Esprit’’ leur avait-il commandé.
Cependant, cette mission que le Christ a confiée aux Apôtres hier et qui est celle confiée à l’Église aujourd’hui, n’est pas sans risque. En effet, le Christ qui sait que les Apôtres vont être privés de sa présence physique, qu’ils risquent de se décourager, qu’ils n’auront pas toujours ni la force, ni l’intelligence, ni le courage de faire tout ce qu’Il leur a confié, les rassure en ces termes : ‘‘Je ne vous laisserai pas orphelin. Je vais vous envoyer le Saint Esprit que mon Père a promis’’. Puis il ajoute ‘‘vous serez alors mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée, la Samarie et jusqu’aux extrémités de la terre’’ (Ac.1, 8)
Si nous ne connaissions ni les apôtres, ni la suite de l’histoire de l’Église, si nous n’avions pas vu plusieurs fois Dieu se servir de petits commencements et de choses modestes pour faire comprendre sa grandeur, nous aurions sans doute des raisons d’être septiques quant à la réussite de cette mission.
En effet, comment comprendre que le Christ ait pu confier l’œuvre d’évangélisation du monde à des hommes si faibles et si peureux? Comment vont-ils s’y prendre, ces pêcheurs? Comment comprendre qu’une telle mission à l’échelle de toutes les nations du monde soit confiée uniquement à une poignée d’hommes pareils? Plus grave encore, Jésus a aussi parlé de ‘‘brebis envoyés au milieu des loups’’. C’est qu’Il mesure parfaitement l’hostilité, le refus ou l’indifférence que ses missionnaires et son message vont provoquer chez les hommes. Il ne les envoie donc pas les mains vides : ‘‘Recevez le Saint Esprit’’.
Cependant, il est arrivé que les dons de l’Esprit Saint aient été la cause d’incompréhensions et de divisions à l’intérieur des communautés, alors que la multiplicité des dons dans l’Église prouve non seulement que chacun y a sa place mais bien plus, que ces dons sont pour le bien de toute la communauté.
« les dons de la grâce son variés, mais c’est toujours le même esprit. (…) les activités sont variées, mais c’est toujours le même Dieu qui agit en tous. »
Dans la deuxième lecture de ce jour, Saint Paul rappelle que ces dons n’ont de sens et de valeur que dans la mesure où on les utilise pour aider la communauté à se construire dans l’amour.
Cette idée de communauté se perçoit dans la première lecture à travers le rassemblement dans un même lieu qui témoigne de l’unité des Apôtres. Cette unité rappelle celle du peuple d’Israël réuni au pied de la montagne du Sinaï pour accueillir les dix commandements donnés par Dieu à Moise (Ex 19,8).
Même si les premiers bénéficiaires de l’Esprit sont les Apôtres, d’autres, plus nombreux, venus de plusieurs pays, reçoivent eux aussi l’Esprit Saint ce jour-là. Ainsi, l’Esprit a été répandu sur les étrangers venus des quatre coins du bassin méditerranéen comme pour montrer que Dieu ne fait pas de différence entre ses fils et sait se montrer attentifs à ceux qui croient en Lui.
L’Esprit de la Pentecôte est un Esprit essentiellement missionnaire, apostolique : il fait annoncer l’Évangile du salut au monde entier: c’est l’appel de tous les peuples à recevoir la Bonne Nouvelle de Jésus. Désormais l’Église est pour toutes les races, pour toutes les d’ethnies, pour tous les pays, pour toutes les régions du monde.
La fête de la Pentecôte est particulièrement notre fête à nous les chrétiens. Cet Esprit qui nous recevons nous commande de transformer notre cadre de vie par l’instauration d’un ordre nouveau de justice, de fraternité et de paix.
Il va sans dire qu’il nous faut du courage pour arriver à cet idéal.
Pour cela nous pouvons accepter d’être sel et lumière dans l’aujourd’hui ou bien être fade et demeurer tiède dans la foi. Mais une question se pose à nous aujourd’hui :
« QUE DOIS-JE FAIRE DE CET ESPRIT DE PENTECÔTE ? »